Chance ou malchance ?

Certains pensent être de véritables chats noirs : quoiqu’ils fassent, cela retombent toujours sur eux. Malchance.

D’autres au contraire, se croient nés sous une bonne étoile et enchaînent les évènements plaisants. Chance.

Et si tout n’était pas blanc ou noir ? Et si nous regardions au delà des évènements que l’on estime positifs ou négatifs lorsqu’ils nous arrivent ?

Écoutez l’histoire de ce fermier chinois et apprenez de sa sagesse.

Chance, malchance, qui sait ?

Chance, malchance - sophrologie Beaucaire Tarascon

Il était une fois en Chine, un vieux fermier et son fils.
Ils travaillaient dur dans leur ferme et avaient peu pour subsister.
Seul un vigoureux cheval, qu’ils avaient pu acheter au prix de nombreux sacrifices, leur allégeait la tâche en les aidant à labourer, à transporter, à se déplacer…

Le fermier était vieillissant et c’est son fils qui devait à présent s’occuper de la ferme.

Un matin, alors que celui-ci se rendait à l’écurie pour prendre le cheval afin de labourer le champ, il trouva l’enclos vide.

Une barrière avait cédé et le cheval s’était enfuit.

Le fils couru voir son père : « Père ! Père ! Le cheval s’est enfuit ! Comment allons-nous faire ?! Quel malheur !! ».

Le vieux fermier le regarda et répondit simplement : « Chance, malchance, qui sait ? ».

A ses mots, le fils se dit que son vieux père était en train de perdre la tête. La vieillesse devait y être pour quelque chose. Comment pouvait-il imaginer que la perte de leur seul cheval pouvait être une chance ? C’est lui à présent qui devrait redoubler d’effort pour entretenir la ferme, labourer, transporter…
La misère semblait les gagner encore plus.

Les jours passèrent…

Une nuit, des bruits réveillèrent les deux hommes de la ferme.

Le fils sortit pour savoir ce qu’il se passait.
Le cheval était de retour ! Et avec lui trois belles juments.


Après les avoir enfermés dans l’enclos, le fils entra dans la ferme plein de joie : « Père ! Le cheval est revenu et avec lui trois juments ! Quelle chance ! Nous allons pouvoir faire fructifier la ferme ! ».

Le vieux fermier, imperturbable devant les cris de joies de son fils lui dit : « Chance, malchance, qui sait ? ».

Chance, malchance, qui sait ?

Ne voulant pas manquer de respect à son vieux père, le fils se tut. Néanmoins, il pensa que son père devenait fou. En plus d’avoir retrouver leur compagnon de labeur, ils possédaient à présent trois nouveaux chevaux qu’ils pourraient utiliser pour les champs, le transport, ou même qu’ils pourraient vendre afin d’acheter un peu de bétail (poules, cochons, chèvres…).

Assurément, c’était une bénédiction et son père ne s’en rendait pas compte.

La nouvelle se répandit jusqu’au village et les habitants venaient admiraient les juments.
Certains parlèrent au fermier : « Quelle chance tu as ! Des juments fortes et robustes, tombées du ciel ! Vous voilà à l’abri du besoin pour longtemps ! ».

Et le fermier, comme il l’avait fait à son fils, répondit : « Chance, malchance, qui sait ? », déconcertant ainsi les villageois.

Pendant de nombreux jours, le fils du fermier passa du temps à monter les juments afin de les dresser et de les rendre dociles à la tâche.
Lors d’une séance de dressage, le fils tomba de la jument sauvage et se brisa la jambe.

A présent alité, il ne pouvait plus aider son vieux père et il se lamentait : « Père, qu’allons-nous devenir ? Les récoltes sont presque à terme mais qui va moissonner ? Tu es vieux et fatigué et moi je suis blessé. »

Le vieux fermier prit la main de son fils dans la sienne et lui dit doucement : « Chance, malchance, qui sait ? ».

Son fils ne put répondre, sa gorge serrée par un mélange de colère et de chagrin.

Les jours passèrent, le fils restait alité, attendant que sa jambe guérisse.
Le vieux fermier quant à lui récoltait comme il pouvait les moissons.

Chance ou malchance - sophrologie Saint-Gilles

C’est alors qu’une petite troupe armée arriva au village.
Une guerre avait éclaté quelque part en Chine et les soldats venaient enrôler tous les hommes en âge de se battre.

Tous les jeunes hommes du village furent envoyés à la guerre.
Tous, sauf le fils du vieux fermier car sa jambe était brisée.

Les villageois pressèrent le vieux fermier : « Quelle chance tu as, ton fils ne part pas à la guerre, il reste auprès de toi. Nous ne savons si les nôtres rentreront ou s’ils seront tués sur le champ de bataille… ».

Et pendant qu’ils pleuraient et se lamenter, le vieux fermier leurs dit « Chance, malchance, qui sait? ».

Chance, malchance, qui sait ? La morale de l’histoire

Cette histoire nous apprend à regarder au-delà des évènements qui peuvent nous arriver.

Qui peut savoir ce que l’avenir nous réserve ?

Sur le moment, un évènement peut nous paraître négatif, mais à plus long terme, se révéler être une bénédiction.

Si aujourd’hui vous perdez votre emploi, peut-être que demain ce sera pour commencer une formation enrichissante et faire le job de vos rêves.

Si aujourd’hui vous êtes dans la peine à cause d’un divorce. Qui peut savoir quelle merveilleuse rencontre vous ferez demain ?

Ne maudissez pas le jour, ne baissez pas les bras
Même si ce que vous traversez aujourd’hui semble être terrible et malheureux, peut-être que demain vous découvrirez que sans cet évènement, vous n’auriez pas eu telle bénédiction.

J’en ai fait l’expérience.
A votre tour, gardez les yeux et le cœur ouverts.

Prenez soin de vous.