Hyper-contrôle : je m’épuise à vouloir tout contrôler

Vous êtes un as de l’organisation : avec vous tout est carré, tout est parfaitement rangé, tout est pensé au millimètre près.

Vous envisagez chaque option, planifiez un plan A, un B et un C, écrivez des listes de choses à faire, (les fameuses TO DO LIST), prévoyez, anticipez, vérifiez, analysez,…

Avec l’hyper-contrôle, pas de place à l’imprévu, vous êtes paré(e) pour tout affronter et vous voulez que tout soit parfait.

Hyper-contrôle : quand le contrôle va trop loin
Organisation ou hyper-contrôle ?

Malheureusement, la charge mentale que cela engendre est énorme et vous êtes épuisé(e).

Origine de l’hyper-contrôle

L’origine de l’hyper-contrôle remonte généralement à l’enfance. Jeune enfant vous êtes convaincu(e) – que cela soit réel ou non – que vous êtes apprécié(e) pour ce que vous faites et non pour ce que vous êtes.

Se crée alors un déséquilibre intérieur d’amour. L’enfant que vous êtes doit faire attention de toujours faire le bien et que tout soit correct. C’est la condition pensez-vous, pour recevoir de l’amour.
« C’est bien, c’est juste » = je suis aimé(e) .
« Ce n’est pas correct, c’est faux » = je suis rejeté(e).

Hyper-contrôle : recherche perpétuelle de performance
Un seul but : la perfection

L’enfant que vous êtes s’engage alors dans une perpétuelle recherche de la performance.

Vous pensez que si vous êtes sans défaut, vous serez aimé(e). Cette quête de perfection vous fait entrer dans une spirale de contrôle afin de ne pas montrer vos défauts et d’avoir l’air parfait.

Une fois devenu(e) adulte, vous souffrez d’un manque de confiance en vous. Vous êtes vigilant(e) à ne pas baisser votre garde pour conserver l’image parfaite que vous donnait.

Vous refusez l’aide, n’en demandez pas ou seulement en tout dernier recourt. Vous visez la perfection et ne pouvez pas laisser quelqu’un d’autre s’occuper d’une tâche qui risquerait de ne pas être aussi bien réalisée que si c’est vous-même qui vous en chargez.

« On n’est jamais mieux servi que par soi-même »

Ceci pourrait être la devise d’une personne en hyper-contrôle

L’enfant en contrôle est devenu un adulte en hyper-contrôle : vous vous en demandez trop, ne vous donnez pas le droit d’être humain, de vous tromper…
Vous êtes sur le qui-vive, vous inquiétant de tout ce qui pourrait arriver de mal et abaissant votre niveau de stress par l’anticipation et la planification.

Malheureusement, cet hyper-contrôle sert à calmer les angoisses profondes que vous avez produit vous-même ! C’est un cercle vicieux.

L’illusion de l’hyper-contrôle

L’hyper-contrôle vous donne l’impression d’agir au lieu de subir.
Pour vous, contrôle = performance = sécurité.
Votre croyance profonde est la nécessité absolue de contrôler votre propre vie.
Mais hélas, le contrôle n’est qu’une illusion.

La vérité est que le pouvoir de contrôle que nous avons sur notre propre existence est assez réduit.

Le jour d’un entretien d’embauche par exemple, vous ressentez beaucoup de stress à l’idée de ne pas être choisi(e).

Votre mental s’enflamme et tourne en boucle : « Si je ne suis n’est pas parfait(e), je ne suis pas choisi(e), si je ne suis pas choisi(e), je suis nul(le), si je suis nul(le), je suis rejeté(e), si je suis rejeté(e), je ne suis pas digne d’amour, si je ne suis pas digne d’amour, je suis abandonné(e)…

Une situation ordinaire prend alors des proportions écrasantes. L’anxiété et le stress engloutissent tout raisonnement logique et vous mettez tout en œuvre pour calmer vos angoisses en veillant à ce que tout soit parfait (tenue, itinéraire, attitude, discours, etc.).

Malgré toute votre bonne volonté, vous ne pouvez cependant pas tout contrôler (météo, ralentissements sur la route, pneu dégonflé ou accident, retard du DRH, etc.)

Un petit grain de sable fait alors dérailler la machine. Et ce petit grain de sable, il en existe des tas. Vous essayerait de tout anticiper. Dans notre exemple, vous regarderez la météo la veille pour prévoir un parapluie si nécessaire, partirez avec 20 minutes d’avance sur l’horaire indiqué pour éviter les bouchons, etc.

Ce sont toutes ces manœuvres pour contrôler l’incontrôlable, qui épuise et brûle votre énergie.

Conséquences de l’hyper-contrôle

L’hyper-contrôle vous coupe de vos ressentis.
Vous parvenez à un tel niveau de contrôle que vous dominez votre corps : bras croisés ou proche du corps, jambes très souvent croisées ou entre-mêlées, même lorsque vous êtes allongé(e).
Vous avez une capacité importante à vous retenir d’aller aux toilettes, vous savez occulter la douleur et tombez rarement malade car vous êtes très dur avec votre corps.

L’hyper-contrôle vous met dans un état de tension physique et psychique permanent qui vous conduit à l’épuisement.
Vous ne connaissez pas vos propres limites, vous arrêtez seulement quand vous craquez, quand votre corps hurle et dit stop.

L'hyper-contôle épuise et mène au burn-out
L’hyper-contrôle mène au burn-out et à la dépression car le corps fini par lâcher

Vous avez besoin d’être toujours en action. Vous vous créez des obligations (« je dois », « il faut ») et vous imposez des tâches.
Vous êtes performant(e) même surchargé(e) ce qui encourage les autres à vous en demander aussi.
Vous réalisez ces tâches seul(e) pour que ce soit parfait, à vos yeux.

Malgré ce surmenage, vous avez des difficultés à vous arrêter, vous amuser, vous reposer sans éprouver un sentiment de culpabilité. « Il faut l’avoir mérité ! »

Pour autant, vous êtes aussi coincé(e) dans un cadre rigide : la peur de se tromper (et en conséquence, de faire des choix), la peur de l’échec, de la critique, du jugement, de mal faire, de mal dire, du regard des autres… vous font éviter des situations où vous pensez ne pas garder le contrôle.

Vous êtes intransigeants avec vous-même : vos efforts ne sont jamais suffisants, vous manquez de confiance en vous, vous manquez d’estime, vous avez besoin de plaire aux autres plutôt que de satisfaire vos propres besoins, vous vous dévalorisez, vous comparez, vous critiquez sans cesse… Vous êtes dur avec vous-même.

En finir avec l’hyper-contrôle

Pour en finir avec l’hyper-contrôle, vous devez commencez par accepter votre problématique. Reconnaître que vous êtes dans l’hyper-contrôle et que cela ne vous convient plus.

Que se passerait-il si vous arrêtiez de contrôler ?
Posez-vous la question.

Tout se fait, tout se déroule.

La vie est comme une rivière : elle coule et on ne peut l’arrêter. Que vous luttiez à contre-courant ou que vous vous laissiez flotter.
Arrêtez de vous épuiser à pagayer sans cesse, laissez-vous portez et lorsque vous verrez un rocher, un obstacle dans votre vie, vous aurez la force de mettre quelques coups de rame pour l’éviter.


Apprenez à lâcher-prise.

Pour cela, la sophrologie est un allié indéniable.
Elle permet de reprendre contact avec votre corps, vos ressentis et laisser s’exprimer votre sensibilité. Elle vous invite à vous traiter avec bienveillance et sans-jugement.
A travers les exercices vous pourrez relâcher votre volonté de « bien faire », de faire « comme il faut » pour simplement ressentir et apprécier les bienfaits de l’expérience.
La sophrologie permet de parler de ses limites, de canaliser ses pensées, de relativiser, de vous rendre responsable de votre bien-être.

« Si tu écoutes ton corps lorsqu’il chuchote, tu n’auras pas à l’entendre crier.

Sagesse tibétaine


L’hyper-contrôle ne définit pas qui vous êtes.
Vous n’êtes pas vos pensées, vous êtes vous.

Prenez le temps de méditer ces paroles et accueillez les comme une prière pour vous-même :

J’accepte que suis dans l’hyper-contrôle.
Je décide qu’aujourd’hui je suis responsable de mon bien-être.
Je me permets d’être moins perfectionniste.
J’accepte les choses que je ne peux pas changer.
Je vis au présent, ici et maintenant.
Je m’aime et je suis aimé(e) quelques soient mes défauts.
J’ai le droit de dire « non » sans avoir à me justifier.
Quand je dis « non » aux autres, je me dis « oui ».
Je suis mon/ma meilleur(e) ami(e).
J’ai le droit de me faire plaisir sans culpabiliser.
Je m’autorise à faire des erreurs sans être dans l’auto-critique.
Je me regarde avec bienveillance, comme je le ferais avec mes enfants ou un ami.

Répétez-vous ces mots chaque jour, avec conviction et croyez que vous le méritez


Vous êtes une personne créative, dynamique, pleine d’énergie, ordonnée, précise, soucieuse du détail, vous avait une capacité à simplifier, expliquer clairement pour enseigner, vous êtes enthousiaste, vivante, et faites face aux situations difficiles…
Aimez cette belle personne que vous êtes.

Prenez soin de vous.

Si l’article vous a plu, je vous conseille également la lecture du livre de Lise Bourdeau : Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même.
C’est un livre court, très intéressant, qui ouvre la voie à la guérison.