Violences psychologiques : de quoi s’agit-il ?
Les violences physiques peuvent être identifiée par des bleus, un nez cassé, un coquard et d’autres types de blessures corporelles.
Mais qu’en est-il des violences psychologiques ? De quoi s’agit-il ? Comment les identifier ?
Les violences psychologiques sont invisibles
Les violences psychologiques sont silencieuses et subtiles.
Silencieuses car elles se déroulent souvent dans l’intimité, à l’abri des regards.
Subtiles parce qu’elles se mettent en place petit à petit, pour aller crescendo.
Les violences psychologiques prennent des formes variées :
– Insultes : « T’es conne !! », « Ta gueule », « Pauvre connard », « Va te faire voir », …
– Dénigrements : « C’est pas comme ça qu’il faut faire », « T’es bête ou quoi ?! », « Tu comprends rien », « Vas-y me parle même pas », « T’as l’air d’une clocharde », …
– Humiliations : « Tu manges salement », « J’ai honte que tu t’habilles comme ça », « On dirait une gamine », …
– Pressions : « Ne me déçois pas », « Applique-toi quand tu repasses », « J’ai besoin d’une femme parfaite pour être heureux », « La maison doit être nickel quand je rentre », …
– Chantages : « Si tu arrêtes de travailler, je te rendrais heureuse », « Si tu vas à cette soirée sans moi, tu le payeras », « Arrêtes d’être étouffante sinon j’irais voir ailleurs », …
– Contrôles : « Ne mange pas ça, tu vas grossir », « Vends ta voiture, tu n’en as pas besoin », « Je veux que tu coupes les ponts avec elle, elle ne m’aime pas », « Tu mets pas ces vêtements, tu mets ça », …
Les violences psychologiques sont répétées
Dans le cas des violences psychologiques, l’exposition est souvent répétée et s’installe dans le temps. Chaque jour, l’agresseur distille ces attaques et petit à petit, la victime s’enfonce un peu plus.
Après la surprise et l’effroi des premières attaques, la victime cherche à s’adapter, à se sur-adapter à cet environnement. Elle tente de faire évoluer son comportement, se met à l’écoute de tous les signes de son agresseur pour éviter les situations « à risque ».
La victime est en état d’hypervigilance constante qui puise dans ses réserves et l’épuise.
Ces violences régulières entraînent des conséquences graves : la victime n’est pas consciente de ce qu’elle subit et se sent personnellement coupable.
D’autant que l’agresseur des violences psychologiques de son côté banalise constamment les souffrances de la victime.
Les violences psychologiques sont dévastatrices
Les violences psychologiques ont des effets dévastateurs pour la victime et la détruisent de l’intérieur.
Les impacts sont multiples : atteintes neurologiques, psychologiques, et atteintes des circuits émotionnels.
La victime n’a pas le temps d’identifier sa blessure, son traumatisme.
Elle ne prend pas soin d’analyser ce qui se passe en elle, ce que lui dit son instinct. Elle se remet en question continuellement et contient, étouffe et tente de garder sous silence tous les faits émotionnels/sensoriels, douloureux et violents.
Conséquences de cela, la victime ressent de nombreux effets dévastateurs :
- terreurs,
- culpabilité,
- perte d’identité,
- honte,
- perte d’estime de soi,
- perte de confiance en soi,
- détresse,
- anesthésie émotionnelle (la victime se coupe de ses ressentis pour limiter sa souffrance),
- douleurs chroniques,
- panique,
- insécurité,
- conduites à risque (addictions, troubles de l’alimentation, suicide…),
- perte de sens,
- hypervulnérabilité,
- impossibilité de se projeter,
- peur,
- désespoir, …
Aider une victime de violences psychologiques
Les violences psychologiques sont difficiles à prouver. Il est important pour les victimes d’être accompagnées par des professionnels éclairés sur le sujet.
La prise en charge d’une victime demande de l’écoute, de la patience et la mise en place d’un réseau spécialisé autour d’elle, pour lui permettre de verbaliser ses souffrances, les maux vécus.
Tout au long du parcours juridique pour sortir de ces violences psychologiques, il peut être important pour la victime de se faire accompagner sur le plan moral par un thérapeute ou un sophrologue.
Moi-même sophrologue spécialisée dans les relations toxiques, j’ai suivi une formation dédiée mais surtout, j’ai vécu dans une relation toxique et subit pendant de nombreuses années des violences psychologiques.
Je sais ce que la victime traverse, et je souhaite l’accompagner afin de passer de victime à survivant(e).
Ne restez pas dans une relation toxique où les violences psychologiques sont omniprésentes : vous méritez mieux. Un pas après l’autre, reprenez goût à la vie.
Prenez soin de vous.
Quelques liens et numéros utiles
Violences faites aux femmes : 3919.
Association du réseau France Victimes : 116 006.
Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) : selon votre département.
Bureau d’aide aux victimes : selon votre département.
Trouver un avocat : selon votre département.